Festivalma

6 juin 2020

CORONAVIRUS – On prend des nouvelles de vos rameurs!

Écrit par : admin    Catégorie :

Dans les circonstances actuelles, nous avons pris des nouvelles de quelques rameuses et rameurs de chaloupe à rames. De ne pas pouvoir prendre part aux compétitions du CRCR (Circuit régional de compétitions de rames), ni au marathon Proco Festirame a été un choc pour la plupart d’entre eux qui se préparent pendant des mois pour cette ultime épreuve. 

Quelques minutes avec Samuel Lapointe, rameur de Chaloupe à rames

J’ai le cœur gros, lance d’entrée de jeu Samuel Lapointe, rameur d’expérience et sportif aguerri. J’ai de la difficulté à exprimer et à mettre des mots sur ce que je vis présentement. On se prépare tout l’hiver au gym, aux cardiorame, à la course à pied et là tout s’écroule en peu de temps, décrit celui qui aurait été à sa 23e traversée du Lac-St-Jean à la rame.

Samuel ne pensait jamais à ce que la saison complète de rames soit annulée, surtout pas au début du mois de mars. Celui qui a d’abord vu la Course des Pichous être mise de côté se disait que le marathon Proco et Festirame étaient encore loin devant lui et que même si certains événements sportifs étaient annulés à court terme, à moyen terme, sa 23e traversée du Lac était encore réalisable!

Lorsqu’il a pris connaissance de l’annulation de la saison dans la LNH, d’autres sports professionnels, il est tombé littéralement en bas de sa chaise.

La chaloupe à rames ce n’est pas un sport conventionnel. On s’entraîne fort tout en s’amusant sur l’eau. Prendre part aux 3 compétitions préparatoires au mois de juin nous permet de tester nos embarcations, réajuster certaines sections de la chaloupe pour l’ultime défi : le marathon Proco qui ouvre les festivités du plus important festival à Alma, Festirame. Jamais ou rarement les journalistes s’intéressent à ce sport hautement exigeant. Dès janvier, on effectue une sérieuse recherche de commanditaires pour notre équipe, composée de 2 rameurs (mixte, homme ou femme). Ensuite, nous poursuivons l’entraînement. Toute ma vie professionnelle et personnelle est axée sur l’entraînement et la rame.

Je ne trippe pas vraiment sur les spectacles, mais depuis ma jeunesse, Festirame c’est un TOUT et un festival rassembleur pour toute la population almatoise! La rame, c’est notre spectacle à nous, notre moment. Depuis mon tout jeune âge (Samuel a commencé à ramer à 15 ans) on s’entraînait déjà beaucoup et on n’allait pas vraiment assister aux spectacles en soirée.

Au début du mois de juillet, quand je vais passer en vélo près d’une Place Festivalma vide, sans festivités, sans compétitions, ni traversées, sans tout le brouhaha que ce festival génère à Alma, j’anticipe déjà… les larmes couler dans mon visage (je confirme qu’au bout du fil, Samuel laisse couler une vraie larme… je l’entends dans sa voix rauque).

Toute situation négative amène son lot de positif… et la Pandémie de COVID-19 ne fait pas exception. Pour la toute première fois en plusieurs années d’entraînement rigoureux, il prendra du temps de repos cet été. Parfois, le corps a besoin de repos me lance-t-il avec un sourire timide dans la voix. Le mental d’un athlète est souvent sollicité, on doit demeurer sur la coche. Mes repas, mon repos, mon emploi du temps sont calculés à l’heure près… Je vais pouvoir prendre du temps pour ramer avec ma blonde, elle qui devait entamer sa première expérience sur l’eau cet été! Elle devrait être prête pour 2021… lance-t-il de façon très convaincante (Maude, tu n’es certainement pas sortie du bois ou de la chaloupe avec un coach aussi intense que Sam 😉

Que pouvons-nous souhaiter au rameur Samuel pour la saison 2021 :

Photo: Nicolas Proulx, le partenaire de rame de Samuel lors de l’arrivée du marathon Proco (circuit fermé) 2019 

Mon partenaire, Nicolas Proulx, et moi visons clairement un podium. Je souhaite qu’on soit aussi prêt sinon plus que nous l’étions en mars dernier. Que ce beau défi en demeure un personnel, de m’amuser tout en me dépassant! À court terme, un printemps « normal »!

Quelques minutes avec notre Dominique Michel de la rame… Bernadette Girard!

À chaque début d’année, le comité organisateur se demande si « Bernie » sera de retour en tant que rameuse… telle une Dominique Michel, du haut de ses 5 pieds 2, elle n’arrête jamais!

Photo: Bernadette en compagnie de Eric Gagnon lors du marathon Festirame 2019 (circuit fermé) 

En début d’entrevue, elle ne me cache pas que la pandémie apporte son lot de défis professionnels. En tant que directrice générale de l’organisation communautaire Puakuteu – Programme pour accompagner les jeunes social et scolaire et les femmes en situation de vulnérabilité, elle se doit de gérer une grande équipe à distance… courriels, téléphones, Zoom, je deviens bonne avec toutes ces nouvelles technologies lance-t-elle, d’entrée de jeu.

Le premier deuil sportif COVID-19 qu’elle a eu à vivre c’est celui de ne pas pouvoir prendre part à la traditionnelle course des Pichous. Ensuite, le ski de fond a dû se terminer beaucoup plus tôt que prévu. Ce sont 2 sports qui permettent une excellente préparation en vue des compétitions estivales de chaloupe à rames.

Tant que la restriction des 2 mètres de distance n’est pas levée, il sera très difficile de pratiquer la chaloupe à rames… à moins que de nouveaux couples de rameurs se forment ou des rameurs d’une même famille (vous avez pu déjà en apercevoir, Sylvain Tremblay a le bonheur de ramer avec sa fille à l’occasion sur des plans d’eau d’Alma)!

Je lève mon chapeau à l’organisation de Festirame qui souhaite organiser des défis virtuels de rames, mais à mon âge, je préfère ramer pour de vrai et ressentir le feeling des rames. Rien n’arrive pour rien, je devais ramer avec une nouvelle partenaire qui était encore en réflexion il y a quelques mois. Ça va nous permettre de bien nous entraîner et planifier le calendrier. Pouvoir participer enfin à ma dernière vraie traversée en 2021 c’est quelque chose qui me motive énormément, de dire la doyenne des rames.

Photo 1: Les champions de la catégorie mixte, Bernadette Girard et Eric Gagnon, en compagnie du président de Festirame, Mario Lesage 
Photo 2: Les rameurs de la saison 2019 en compagnie de François Côté, directeur des compétitions et Mario Lesage, président Festirame 

Évidemment qu’avec les 2 dernières années où nous avons été contraints à ramer sur un plan B à la Dam-en-Terre, je nous souhaite à tous organisateurs, bénévoles et rameurs de pouvoir enfin savourer en 2021 une vraie traversée du Lac-St-Jean (départ à Desbiens et une arrivée digne de ce nom à la Dam-en-Terre). Pour elle, c’est CLAIR, NET et PRÉCIS qu’elle ne veut pas revivre un plan B… il faut soit que les conditions météorologiques soient favorables ou encore modifier le trajet du « plan B« (le comité organisateur s’est d’ailleurs penché sur ce nouveau tracé cet hiver). Or, pandémie oblige, il n’a pas encore été présenté aux rameurs). La sensation de traverser le Piékouagami est un feeling qu’on ne peut pas retrouver à travers d’autres tracés.

En attendant de retrouver ses rames avec sa nouvelle coéquipière, course, vélo « pour le plaisir » et plein air, c’est essentiel dans sa vie, c’est ce qui attend Bernadette dans les prochaines semaines.

Propos recueillis par : Janie Maltais, directrice générale Festivalma (qui est redevenue journaliste, le temps de ces quelques lignes)!

Je vais m’ennuyer de vos applaudissements…

La rame, c’est l’âme de Festirame! Sans la traversée du Lac-St-Jean (Marathon Proco) à la rame, les festivités n’ont plus le même sens.

Photo 1: Mario et sa conjointe, aussi très impliquée, Nicole Dallaire 
Photo 2: Lors d’une remise de prix symbolique à la rameuse Lise Simard, entourée de Dominic Privé et Tommy Larouche (été 2019)

Au fil des années, Festirame a su innover, créer et s’adapter à diverses situations. En 2016, lors du retrait des embarcations du lac, en ouverture de festival, le pendant et l’après n’ont pas été de tout repos pour notre équipe. L’été 2020 est aussi particulier et difficile mais pour des raisons complètement différentes. Nos guides du participant et de l’accompagnateur ont beau être mis à jour annuellement, jamais au grand jamais, le comité CRCR a cru bon d’y ajouter une section pandémie! Il y aura un Xème version pour 2021 François Côté 😉

Une organisation comme la nôtre mobilise des centaines de bénévoles, partenaires, employés, collaborateurs, athlètes, rameurs. Toutes ces personnes travaillent aux moindres détails de Festirame. LA PASSION unit ces gens… Une passion du sport de la rame, des arts et de la culture et des événements à grands déploiements. Sans cette flamme qui est allumée depuis plus de 46 ans, nous ne serions pas là, année après année pour démarrer l’été avec vous, festivalières et festivaliers! Vous êtes à la base de cette flamme puisque vous répondez présent à chaque édition. Cet été, je vais m’ennuyer de vous qui applaudissez nos rameurs à l’arrivée à la Dam-en-Terre. Les 2,3,4,5,6,7,8,9,10 et 11 juillet prochains, je vais m’ennuyer de vos applaudissements, des étoiles dans vos yeux ou de vos rires à Place Festivalma.

Pour avoir fait plusieurs marathons dans ma jeunesse, je sais à quel point les préparatifs physiques et mentaux sont importants pour un événement tel que la traversée du lac à la rame. Dès que la neige fond, c’est signe que les rameurs embarqueront bientôt sur l’eau et que Festirame s’en vient! Le 30 mai dernier, nous avons tous eu une pensée pour notre premier événement, la 1re tranche du Circuit régional de compétitions de rames (CRCR), qui aurait dû se tenir au Lac Vert d’Hébertville. Les liens qui unissent les bénévoles, les équipes de rames et la population sont indescriptibles. On vit quelque chose d’intense concentré sur une courte période de temps.

Comme nous sommes une équipe positive: nous savons que de l’autre côté de l’arc-en-ciel, il y aura du positif ! Dès cet été, nous serons avec vous autrement pour vous faire vivre des moments magiques !

Mario Lesage, président Festirame (depuis 2014)